
Faut-il passer une certification (AMF, CFA…) pendant ses études ?
À mesure que la compétition pour décrocher un stage ou un premier emploi en finance s’intensifie, les certifications professionnelles apparaissent comme des atouts pour se démarquer. AMF, CFA, Bloomberg, ESG… de plus en plus d’étudiants choisissent d’en passer une (ou plusieurs) dès leur formation. Mais est-ce vraiment utile ? À quel moment les passer ? Et lesquelles sont les plus pertinentes en fonction de son projet professionnel ?
Pourquoi envisager une certification en finance pendant ses études ?
Premièrement cela permet de gagner en crédibilité face aux recruteurs. Face à deux candidats au parcours similaire, celui qui affiche une certification pertinente sur son CV peut rapidement prendre l’avantage. Les certifications sont perçues comme un signal positif : elles traduisent une rigueur intellectuelle, une capacité à se former en autonomie et un intérêt marqué pour le secteur.
Cela permet également d’acquérir des compétences techniques concrètes. Certaines certifications vont au-delà de la simple validation théorique. Elles permettent de maîtriser des outils ou des connaissances directement mobilisables en stage : Excel, modélisation financière, analyse de portefeuille, gestion des risques, compréhension des obligations réglementaires, etc.
Enfin, c’est un moyen de prendre de l’avance sur les jeunes professionnels. Passer une certification pendant ses études, c’est aussi alléger la charge une fois dans le monde du travail. Certaines certifications, comme le CFA, sont très exigeantes et difficiles à concilier avec une activité à temps plein. Les anticiper peut donc être stratégique.
Lire plus : Comment réussir son premier stage en M&A ?
Quelle certification choisir en fonction de son objectif ?
L’AMF : le minimum légal pour certaines fonctions
L’examen AMF est obligatoire pour exercer certains métiers dans les banques ou les sociétés de gestion (vendeur, gérant, analyste, etc.). Il atteste de la maîtrise des règles déontologiques, juridiques et financières propres au marché français.
- Niveau de difficulté : raisonnable, accessible en quelques semaines.
- Quand la passer ? Avant ou pendant un stage en salle des marchés, en asset management ou en conseil.
- Bon à savoir : De nombreuses écoles de commerce et d’ingénieurs l’intègrent aujourd’hui à leur programme.
Le CFA (Chartered Financial Analyst) : la référence internationale
Véritable graal de la finance d’investissement, le CFA est une certification américaine composée de trois niveaux. Elle est très appréciée en asset management, en analyse financière, en private equity et même en M&A.
- Niveau de difficulté : très élevé, chaque niveau demande 300 heures de travail en moyenne.
- Quand la passer ? Le niveau I peut être envisagé pendant un master ou une césure, surtout en fin de cursus. Les niveaux II et III sont généralement réalisés une fois diplômé.
- Bon à savoir : Commencer le CFA pendant ses études envoie un signal très fort aux recruteurs anglo-saxons.
Les certifications ESG (Sustainable Finance, CESGA, etc.)
Face à la montée en puissance de la finance responsable, les certifications en finance durable se multiplient. La plus connue est la CESGA (Certified ESG Analyst), très reconnue en Europe.
- Pour qui ? Étudiants visant l’ESG investing, l’analyse extra-financière ou les départements RSE des institutions financières.
- Quand la passer ? En fin d’études ou en parallèle d’un mémoire de recherche sur l’ESG.
Les certifications techniques (Bloomberg, VBA, Excel, Power BI…)
Si tu vises un poste demandant une forte technicité (trading, dataviz, modélisation financière…), certaines micro-certifications peuvent faire la différence :
- Bloomberg Market Concepts (BMC) : parfaite pour apprendre à utiliser un terminal Bloomberg.
- Certification Excel / VBA / Python : utile en analyse financière, risk management, contrôle de gestion…
- Power BI / Tableau : appréciés dans les métiers hybrides entre finance et data.
Quels sont les risques ou limites ?
Le manque de reconnaissance de certaines certifications peut être un frein au passage de ces formations. En effet, attention à ne pas empiler les badges ou les certificats de complaisance qui ne sont pas reconnus dans le secteur. Si une certification est gratuite, rapide et peu encadrée, elle risque d’avoir un impact limité.
De plus, le coût peut parfois être très élevé. Le CFA coûte entre 1000 et 1500 € par niveau, hors formation. Le CESGA avoisine les 1200 €. Heureusement, certaines écoles, entreprises ou régions peuvent proposer des aides.
Enfin, il faut prendre en compte le risque de surcharge. Il ne sert à rien de passer des certifications si cela te fait rater des opportunités concrètes : stage, alternance, voyage, mémoire de qualité. Une certification doit renforcer ton profil, pas se faire au détriment du reste.
Lire plus : L’IFRS : une révolution pour la normalisation comptable mondiale
Faut-il passer une certification maintenant ?
Pose-toi les bonnes questions :
- Est-ce que cela me sera demandé pour un stage ou un CDI que je vise ?
- Est-ce que cela m’apporte une vraie compétence ?
- Ai-je le temps de bien la préparer sans négliger mes cours ou mon stage ?
- Ai-je un plan clair pour la valoriser sur mon CV et en entretien ?
Si la réponse est oui à la plupart, fonce. Sinon, garde l’option en tête pour plus tard. Il vaut mieux une bonne certification bien préparée qu’une liste interminable de badges inutiles.
Ainsi, passer une certification en finance pendant ses études peut clairement booster un profil – à condition de bien choisir la certification, de la préparer sérieusement et de la passer au bon moment. L’objectif n’est pas d’en faire trop, mais d’en faire intelligemment. Dans un marché du travail exigeant, chaque ligne de CV compte : autant que ce soit une ligne qui parle vraiment aux recruteurs.