
Être une femme en finance en 2025 : avancées, obstacles, solutions
Longtemps perçue comme un bastion masculin, la finance évolue. En 2025, les femmes y sont plus visibles, plus nombreuses, plus ambitieuses. Pourtant, malgré les avancées notables, les inégalités subsistent : plafond de verre, biais inconscients, sous-représentation dans les postes de direction. Alors, où en est réellement la place des femmes dans la finance en 2025 ? Quels freins persistent, et surtout, quelles solutions permettent d’y remédier ?
Des chiffres en progrès… mais encore insuffisants
Selon un article deRevue Banque, les femmes représentent désormais 60 % des effectifs dans le secteur bancaire, marquant une prédominance féminine notable. Dans certaines fonctions support (RH, juridique, compliance), elles sont très majoritaires. En revanche, lorsqu’on s’intéresse aux fonction cadres, les chiffres tombent à 15–20 %, voire moins dans les postes seniors.
Certes, des initiatives ont porté leurs fruits. Par exemples des programmes de mentoring ciblés pour les femmes juniors, les engagements RSE des grands groupes financiers sur la parité, oui encore une meilleure médiatisation de rôles modèles féminins dans la finance. Mais ces progrès restent fragiles et inégalement répartis entre les départements.
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Obstacles persistants : entre stéréotypes et réalités du métier
Des biais encore tenaces persistes dans l’univers exigent de la finance. De nombreuses femmes témoignent encore de micro-agressions ou d’attentes genrées.
Ces biais se traduisent par des évaluations moins favorables à performance égale, un réseau professionnel plus difficile à construire, dans un univers encore très masculin, ou encore une surreprésentation dans les fonctions de support, parfois perçues comme moins valorisées.
En outre les horaires et le rythme sont peu compatibles avec certaines aspirations. Le rythme intense des métiers financiers, notamment dans les départements front-office, constitue un autre frein. Beaucoup de femmes quittent le secteur après quelques années, faute de trouver un équilibre de vie durable. Le présentéisme, encore valorisé dans certaines équipes, nuit particulièrement aux jeunes mères.
Les leviers d’action : ce qui fonctionne vraiment
On remarque depuis plusieurs années des politiques RH plus volontaristes. Certaines banques et fonds ont compris que la parité ne se décrète pas, elle se construit. Cela passe par des quotas internes ou des objectifs chiffrés de promotion féminine, la mise en place de binômes mentors-mentees, pour accompagner les carrières féminines et des formations à la déconstruction des biais inconscients, pour les managers et recruteurs.
La transparence salariale et l’instauration d’un droit à la déconnexion sont aussi des leviers efficaces.
Des réseaux comme Women in Finance, Level 20, ou encore des cercles internes dans les grandes banques permettent de créer un sentiment d’appartenance, de partager des témoignages de réussite et de favoriser le coaching entre femmes, à tous les niveaux hiérarchiques.
Au-delà des mesures, c’est un changement culturel plus profond qui s’opère dans certaines équipes. Recruter plus de femmes dès le niveau analyste, valoriser les soft skills, intégrer des critères de diversité dans les bonus : autant de pratiques qui font évoluer les mentalités.
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Le rôle clé des écoles et des jeunes talents
Dès le niveau des grandes écoles, les inégalités se creusent : les hommes sont encore majoritaires dans les spécialités finance et postulent davantage aux stages en M&A, PE ou trading.
Pour inverser la tendance, les écoles de commerce et d’ingénieurs multiplient les initiatives. Par exemple, des conférences et rencontres avec des femmes inspirantes du secteur sont organisées. On peut aussi trouver dans certaines écoles des ateliers de préparation aux entretiens techniques dédiés aux étudiantes. Enfin, les écoles encouragent les étudiantes à oser postuler, même sans cocher toutes les cases.
En outre, de nombreuses banques et boutiques, comme Rothschild, BNP Paribas ou Natixis, organisent des événements Women in Finance à destination des étudiantes, afin de leur faire découvrir les métiers de la finance. Ces initiatives contribuent à ouvrir les portes d’un univers encore très fermé à de jeunes femmes ambitieuses.
Ainsi, être une femme en finance en 2025, c’est devoir encore se battre pour sa légitimité, mais c’est aussi bénéficier d’un écosystème plus attentif, plus engagé, plus diversifié. Les lignes bougent, grâce aux entreprises, aux écoles, aux réseaux, mais aussi — et surtout — grâce aux femmes elles-mêmes, qui investissent ces métiers avec talent et détermination.