
Les 3 grands types de fonds de Private Equity : venture, growth et buyout
Le Private Equity, ou capital-investissement, regroupe l'ensemble des opérations d'investissement en fonds propres dans des entreprises non cotées en bourse. Ce secteur joue un rôle central dans le financement de l'économie réelle : il permet de soutenir l'innovation, de favoriser la croissance des PME ou encore d'accompagner les transmissions d'entreprises. Mais tous les fonds de Private Equity ne poursuivent pas les mêmes objectifs ni ne s’adressent aux mêmes types de sociétés. On distingue classiquement trois grandes catégories : le venture capital (VC), le growth capital et le buyout. Chacune correspond à un stade différent du cycle de vie d'une entreprise.
Le Venture Capital : le pari sur l'innovation
Le VC (ou capital-risque) est l'une des branches les plus connues du Private Equity, notamment grâce à l'engouement autour des start-up et de l'écosystème tech. Les fonds de venture investissent dans de jeunes entreprises innovantes, souvent non rentables, qui ont besoin de financements pour développer leur technologie, valider leur modèle économique ou conquérir leurs premiers clients.
Ces entreprises sont généralement en phase de seed (amorçage) ou de série A/B, et les montants investis sont plus modestes que dans les autres branches du Private Equity. Les tickets peuvent aller de quelques centaines de milliers d'euros à plusieurs dizaines de millions.
Les fonds de venture capital prennent des participations minoritaires et accompagnent les dirigeants dans la durée. Leur expertise est cruciale : ils apportent un réseau, du mentoring, des compétences stratégiques, et facilitent les levées de fonds successives.
Exemples de secteurs ciblés : SaaS, fintech, biotech, cleantech, IA.
Avantages : potentiel de rendement extrêmement élevé (exits via IPO ou revente à un grand groupe).
Inconvénients : taux d'échec très important, forte incertitude sur la rentabilité, horizon d'investissement long (7-10 ans).
Exemples de fonds : Sequoia Capital, Accel, Partech, Serena.
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Le Growth Capital : l'accélération de la croissance
Le growth capital, ou capital de croissance, cible des entreprises plus matures que celles du venture. Il s’agit généralement de PME ou d'ETI qui ont déjà trouvé leur marché, sont rentables, et souhaitent franchir un cap : développement à l'international, diversification des produits, déploiement de nouveaux canaux de distribution, croissance externe...
Dans ce cadre, les fonds de growth investissent des montants significatifs (de 10 à 100 M€ selon la taille du fonds) sans chercher à prendre le contrôle de la société. L'approche est minoritaire, parfois majoritaire dans certains cas, mais toujours partenariale.
Le capital de croissance est souvent considéré comme un compromis entre le venture et le buyout : à mi-chemin entre la prise de risque et la visibilité sur les cash-flows.
Exemples de situations : une entreprise familiale souhaitant se développer sans se diluer excessivement ; une start-up ayant atteint le stade de scale-up ; une PME industrielle préparant une internationalisation.
Avantages : croissance prévisible, visibilité sur la rentabilité, multiples de sortie attractifs.
Inconvénients : valorisations parfois très élevées, nécessité d’un alignement fort avec le management.
Exemples de fonds : General Atlantic, Highland Europe, Eurazeo Growth, Bpifrance.
Le Buyout : la transformation des entreprises matures
Le buyout (ou capital-transmission) concerne l'acquisition de sociétés matures, souvent déjà bien implantées dans leur secteur, générant des cash-flows réguliers. L'opération se fait fréquemment avec effet de levier (« Leveraged Buy-Out » ou LBO), c’est-à-dire en combinant une partie de fonds propres et une dette bancaire.
Les fonds de buyout prennent le contrôle majoritaire de l'entreprise et cherchent à créer de la valeur par plusieurs leviers : amélioration de la performance opérationnelle, optimisation de la structure capitalistique, croissance externe, digitalisation, internationalisation, etc.
Le buyout est fréquemment utilisé dans le cadre de transmissions d’entreprises : départ à la retraite du dirigeant, carve-out d’une filiale d’un grand groupe, recomposition de l’actionnariat, ou encore sortie d’un fondateur.
Exemples de deals : acquisition d'une clinique privée, d'un acteur du BTP, ou d'une marque de consommation en forte croissance.
Avantages : forte création de valeur possible, rendement important, stratégie de sortie claire.
Inconvénients : niveau d'endettement élevé, exposition à la conjoncture, complexité des montages juridiques et financiers.
Exemples de fonds : Ardian, KKR, PAI Partners, Cinven, Bridgepoint.
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Un même objectif : créer de la valeur
Bien qu’ils diffèrent par leurs profils de risque, leurs horizons d’investissement et leurs cibles, les fonds de venture, growth et buyout partagent un objectif commun : accompagner les entreprises à des moments clés de leur développement et générer une plus-value lors de la sortie.
Le Private Equity permet ainsi de financer l’économie réelle, d’accompagner l’innovation, de préserver des savoir-faire familiaux ou de renforcer la compétitivité de l’industrie européenne. Il joue également un rôle sociétal en créant de l’emploi et en professionnalisant la gestion des entreprises.
Comprendre ces trois grandes familles est essentiel pour qui souhaite s’orienter vers une carrière dans le capital-investissement, mais aussi pour les entrepreneurs ou dirigeants qui cherchent à lever des fonds ou préparer une transmission.